Tel est l’intitulé du message du pape François pour la huitième Journée Mondiale des Pauvres qui sera célébrée le 17 novembre.
Ces dernières années, la diaconie a pris de l’ampleur dans nos églises : de magnifiques réalisations permettent de venir en aide aux plus démunis, de nourrir ou de loger ou de vêtir ceux qui sont démunis et nous présentent le visage du Christ. Il est bon que notre solidarité en prenne soin.
Mais parfois nous oublions que le pauvre est fait pour l’Evangile, comme l’aveugle pour la vue ou le prisonnier pour la liberté : c’est ce que nous apprend Jésus quand il répond aux disciples de Jean qui lui demande s’il est bien celui qui doit venir : « Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle » Mt 11, 5. Il y a entre le pauvre et l’Evangile une parenté : c’est le pauvre qui sait recevoir l’Evangile, et nous ne devrions pas croire que ses besoins se limitent à la nourriture et au logement. « La pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle » (Evangelii gaudium n.200)
Mais ne croyons pas qu’il s’agit de leur apporter l’Evangile : ce serait encore prétentieux, nous serions encore dans l’attitude de celui qui donne. Non, ce qu’il faudrait, c’est les écouter nous dire l’Evangile. C’est les prendre comme maîtres de vie spirituelle, et leur demander de nous apprendre la prière, prier comme eux et avec eux, pour que notre prière commune « s’élève jusqu’à Dieu. »
Mais pour cela, il nous faudra bien apprendre la pauvreté.
Valérie Maillard