Dans le premier livre de Samuel, les anciens d’Israël lui demandèrent « d’établir un roi pour les juger ». L’Eternel dit alors à Samuel de les mettre en garde sur les droits de ce roi qui règnerait sur eux.
Il leur dit : « Voici quels seront les droits du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils et les mettra sur ses chars ou parmi ses cavaliers, ou encore ils devront courir devant son char. (…) Il les emploiera à labourer ses terres, à récolter ses moissons, à fabriquer ses armes de guerre et l’équipement de ses chars. Il prendra vos filles pour faire d’elles des parfumeuses, des cuisinières et des boulangères. (…) Il prendra la dîme du produit de vos champs et de vos vignes et la donnera à ses serviteurs. (…) Il prendra la dîme de vos troupeaux et vous serez vous-mêmes ses esclaves. »
Sommes-nous toujours conscients des droits des institutions qui règnent sur nous ici-bas ? Si ce n’était pas le cas, nous en avons eu un rappel tonitruant durant ces derniers mois. Beaucoup d’entre nous se sont vu interdire de travailler et de gagner leur pain, ou, dans des contrées pas si lointaines, de sortir de chez eux durant plus d’une heure par jour et à plus d’un kilomètre de leur domicile sous peine d’amende. D’autres se voient imposer des mesures afin d’avoir le droit de continuer à exercer, mais dont le coût impacte tant l’opération qu’elle doit s’effectuer à perte. Ici et ailleurs, la détresse est grande pour beaucoup, au point que l’attention au plus faible – qui est bonne et louable – crée peut-être plus de pauvreté qu’elle ne sauve de vie. Jean-Paul II, dans Centesimus Annus, écrivit que « l’homme se réalise en utilisant son intelligence et sa liberté. (…) Par son travail, l’homme s’engage non seulement pour lui-même mais aussi pour les autres et avec les autres. »
C’est grâce à notre intelligence, notre liberté et notre travail que nous pouvons surmonter les obstacles de ce monde. Les rois d’ici-bas changent et leurs directives également, mais notre Roi est éternel et nous invite à être actifs et créatifs. Dans l’adversité, il incombe à chacun d’entre nous de trouver des solutions et de se réinventer plutôt que d’attendre et de subir.
Jean-Paul II écrivit encore : « L’homme utilise les choses de ce monde comme objets et instruments et se les approprie. Le fondement du droit à l’initiative et à la propriété privée découle de cette activité. » Rendons grâce pour les biens de ce monde et prenons-en soin avec le bon sens et la liberté que Dieu nous donne.
Etienne et Marie Maillard