Peut-être est-on un peu à bout de cette année si particulière. Peut-être est-ce de plus en plus difficile de se voir privés de la messe, des sacrements… C’est tout à fait normal d’éprouver une forme de lassitude. Et pourtant! N’est-ce pas maintenant que les chrétiens ont un rôle tout particulier à jouer? N’est-ce pas justement le moment idéal pour «rendre compte de l’espérance qui est en nous» (1P 3, 15) ?
Plus que jamais, laissons brûler le feu de la rencontre avec Dieu qui ne connaît aucune limitation de lieu ou de temps.
Cette espérance ne peut pas être enfermée, elle ne demande qu’à jaillir de chacun de nous pour soutenir nos frères et sœurs dans l’épreuve, pour être véritablement lumière du monde.
Nous ne nous plaçons pas ainsi hors du monde et de ses considérations matérielles et politiques mais bien en son cœur battant, puisant nos forces à la source de la prière qui prend des formes infinies et ne saurait jamais être contrainte de l’extérieur. Ce Dieu qui nous habite est bien plus grand que toutes nos limitations humaines et il a besoin de nous.
Faisons nôtres ces si belles phrases d’Etty Hillesum qui vécut en un temps bien plus troublé que le nôtre, elle qui mourut à Auschwitz: «Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte, c’est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m’apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon cœur que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous.»
C’est toujours l’amour qui vaincra, mais pour cela, il lui faut des témoins joyeux et crédibles!
Marie Larivé