Debout, Jérusalem !

Debout, Jérusalem !

Telle est la directive du prophète Baruc au 2e dimanche de l’Avent. Il dit encore : « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. » (Ba 5, 1) Il se trouve que cette année, ce texte a été proclamé le 7 décembre au soir et le 8 décembre durant les messes dominicales, la liturgie de l’Avent ayant la priorité sur la solennité de l’Immaculée Conception. Or, c’est providentiellement lors de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris que ce texte a résonné dans l’Eglise !

Comme des milliers de personnes, j’ai pu assister en direct à la cérémonie grandiose du samedi soir. Après l’entrée des chefs d’Etat et de Mgr Laurent Ulrich dans la cathédrale, le président Emmanuel Macron a prononcé son discours. Après avoir exprimé sa gratitude envers toutes les personnes qui ont rebâti cette église, il a dit : « Il nous faudra garder comme un trésor cette leçon de fragilité, d’humilité et de volonté. Et n’oubliez jamais combien chacun compte et combien la grandeur de cette cathédrale est inséparable du travail de tous. Ce soir, ensemble, nous pouvons partager la joie et la fierté. »

Cette citation m’inspire. Et si nous l’appliquions non seulement à cette magnifique église de pierre et de bois mais aussi à l’Eglise ? Notre communauté catholique est ébranlée depuis plusieurs années par les révélations d’abus commis par certains de ses membres. Nous avons découvert avec tristesse l’ampleur de ce drame et les nombreuses victimes de ces péchés qui détruisent. Beaucoup de chrétiens se sont alors levés pour éviter que cela se reproduise, pour prendre soin des victimes, pour réparer ce qui est possible.

Cette cathédrale rebâtie est un grand signe d’espérance pour toute l’Eglise. Il est temps de nous lever, de redécouvrir quelle est notre vocation baptismale enfouie en nous : vivre en enfant de lumière à la suite du Christ. Chaque baptisé(e) a sa place dans la communauté chrétienne et une mission qui lui est propre. S’il a fallu de nombreux métiers différents pour restaurer Notre-Dame de Paris, l’Eglise a aussi besoin des talents et vocations de chacun de ses membres !

Je revois encore cette longue procession de tant de bannières qui représentent toutes les paroisses parisiennes. J’imagine alors l’Eglise du Ciel rayonnante qui accueillera chacun de nous portant fièrement sa vocation réalisée ici-bas. Le futur saint Carlo Acutis nous le rappelle : nous sommes tous des originaux ! Concluons avec Baruc : « Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice. » (Ba 5, 9)

Bonne marche vers Noël !

Abbé Jean Burin des Roziers