Ce dimanche 3 novembre à la Collégiale de Romont, Monseigneur Charles Morerod ordonnera Pascal Bregnard diacre permanent. Voici son témoignage.
Marié à Pascale, j’ai 50 ans et nous avons 4 enfants. Certains affirment que mon rire s’entend facilement. C’est probablement vrai… Aujourd’hui, je suis directeur de Caritas Fribourg.
A l’âge de 16 ans, lors d’une nuit d’adoration, je fais l’expérience de la véracité de l’Evangile où Dieu dénonce l’injustice, aime les plus fragiles et les prend souvent à témoin, comme les bergers à Noël, les exclus, les malades, les lépreux, les marginaux ou les pécheurs ! Je suis frappé comment le Christ se manifeste dans le visage des plus vulnérables.
Dans mon parcours de vie, j’ai été marqué par trois moments fondateurs avec des personnes en situation de fragilité qui m’ont appris que l’exclusion et l’injustice sont des plaies inadmissibles : une femme atteinte du Sida, un jeune père de famille touché par le cancer et un homme dépendant de l’alcool. A leur manière, ils m’ont permis de prendre conscience que la fraternité et la solidarité sont une chance à saisir. Rencontrer une personne qui vit une forme de précarité est une expérience spirituelle, une ouverture, une brèche salutaire, une fracture dans notre carapace faite de certitudes et d’évidences. Rencontrer une personne en situation de fragilité, c’est se laisser toucher par une femme, un homme, par un visage et son histoire. Cela nous transforme et nous aident à découvrir qui nous sommes en profondeur.
Saint Vincent de Paul n’hésitait pas à affirmer : « Les pauvres, nos seigneurs et nos maîtres ». Ces derniers nous réhumanisent et nous aident à passer de l’obsession de l’efficacité au souci de la fécondité. Ils nous donnent la chance de passer de l’autonomie à l’interdépendance et nous obligent à quitter nos catégories habituelles. Cela me passionne !
Devenir diacre, c’est me mettre à leur service.
Pascal Bregnard