La pastorale des personnes handicapées

La pastorale des personnes handicapées

Par Aline Jacquier | L’Essentiel

Je m’appelle Aline Jacquier, j’ai 32 ans et j’ai grandi dans le canton du Valais, plus précisément à Fully où j’y vis toujours. Je partage mon temps entre mon travail d’assistante de direction et celui d’auxiliaire en pastorale jeunesse sur le décanat de Sion. En parallèle, je termine cette année le Parcours Théodule.

En janvier 2019, j’ai eu la chance de participer, avec une quarantaine d’autres jeunes de Suisse romande, aux journées mondiales de la jeunesse.  Nées en 1985 de l’intuition de Saint Jean-Paul II, les JMJ se tiennent chaque deux ou trois ans dans un pays différent. Entre les éditions internationales, des JMJ locales sont organisées au niveau romand ou national comme ce fut le cas par exemple à Fribourg en 2018 ou Nyon en 2017.

Lorsque je repense à ces JMJ, plusieurs images se succèdent comme un diaporama : les plages de sable fin, l’eau turquoise, les forêts luxuriantes, le collège dans lequel nous dormions, des jeunes partout dans les rues, le Pape qui fend la foule dans sa papamobile et surtout une photo qui a fait le tour du monde et des réseaux sociaux et qui m’a beaucoup touché. Prise le 22 janvier 2019, quelques minutes après l’arrivée du Souverain pontife à Panama, on y voit un jeune homme en chaise roulante être porté au-dessus de la foule par ses amis. Ce jeune homme, c’est Lucas, panaméen de 17 ans à l’époque ; il communique uniquement via un smartphone car sa paralysie l’empêche de parler et marcher.

Deux mois plus tard, le 25 mars 2019, le Pape François, encore lui, nous faisait le cadeau de son exhortation apostolique post-synodale «Christus Vivit» qu’il a adressée en particulier aux jeunes. Au numéro 149 du chapitre 5 intitulé Chemins de jeunesse, il écrit notamment ceci : «[…] De plus, le désir de vivre et de faire des expériences nouvelles concerne en particulier beaucoup de jeunes en condition de handicap physique, psychique et sensoriel. Même s’ils ne peuvent pas toujours faire les mêmes expériences que leur compagnons, ils ont des ressources surprenantes, inimaginables, qui parfois sortent de l’ordinaire. Le Seigneur Jésus les comble d’autres dons, que la communauté est appelée à mettre en valeur, pour qu’ils puissent découvrir son projet d’amour pour chacun d’eux.». Ces quelques lignes ont pas mal bousculé ma façon de concevoir la pastorale jeunesse et me forcent à être créative et imaginer des activités inclusives où chaque jeune peut ainsi faire l’expérience de Dieu à sa meilleure place.

 

Crédits photo: CARLOS YAP, DR