La musique au service de la communauté

La musique au service de la communauté

Samuel Fringeli, 23 ans, originaire de Fribourg, donne son temps pour le Christ au travers de la musique. Entre Fribourg, Bulles, la Veveyse et la Gruyère, il navigue entre les groupes de jeunes qui font appel à lui.

Depuis sa jeunesse, Samuel Fringeli est bercé dans la musique et la foi grâce à son papa, organiste et chef de chœur et sa maman, catéchiste. Très tôt, il tombe amoureux du piano et apprend aux côtés de son papa avant d’entamer des études au Conservatoire. Aujourd’hui, Samuel nous témoigne de l’Amour du Christ qui le fait avancer dans sa vie.

Un premier élan

C’est tout d’abord au travers de Montées Vers Pâques dans le Jura Bernois que Samuel découvre l’aspect ludique de l’Eglise. “Au départ, j’y suis allé mais j’étais très timide et introverti. J’avais une pile de livre que je lisais dans mon coin. Déjà à ce moment, j’aimais bien les chants qui étaient pris pour les messes. Puis une année, j’ai osé aller vers les autres.” Sa tante, alors animatrice de la Montée vers Pâques lui propose de jouer du piano. “A ce moment-là, je ne connaissais que la base des accords.” C’est donc aux côtés d’un guitariste qu’il commence à animer les messes des Montées Vers Pâques. Le début d’une grande série!

« Ce qui est bien avec l’Eglise, c’est le fait de faire communauté. Peu importe où tu vas, tu n’es pas rejeté. Tu es accueilli et non jugé. Tu fais vite connaissance. »

Départ pour Cracovie

En 2016, une amie lui propose de participer aux Journées Mondiales de la Jeunesse en Pologne. Porté par l’ambiance fantastique qu’il a découvert durant les Montées Vers Pâques, il accepte sans hésiter.

“Je me souviens que trente minutes après notre départ en bus, tout le monde discutait avec tout le monde. On avait tous entre 16 et 18 ans. C’était trois semaines de folie.” Entouré de millions de jeunes, Samuel découvre une nouvelle façon de prier, de partir à la rencontre des autres, unique en son genre. “Quand tu es face à 3 millions de personnes dans un champs autour du pape, que ça chante, que ça prie, que tout le monde exulte et sourit, tu te dis que l’Esprit Saint agit.” C’est à des milliers de kilomètres de la Suisse que Samuel fait la connaissance de Formule Jeunes, la pastorale Jeunesse du Canton de Fribourg.

Retour à la réalité

“Après trois semaines incroyables, de retour dans ma paroisse, j’ai eu un coup de mou, mais c’est normal. Le chant liturgique est très beau et très appréciable mais il ne faut pas se priver d’éclater de joie avec des chants qui donnent envie de danser lorsque le moment est propice. Tout dépend du contexte.”

Grâce aux JMJ de Cracovie, un groupe se forme à Bulle auquel Samuel est convié. Ensemble, ils créent les “messes animées autrement”. Puis, les demandes s’enchaînent. Des responsables de groupe de jeunes, des curés, chacun veut avoir la chance de compter sur un bon pianiste pour animer la messe.

Depuis 2 ans, Samuel est responsable du groupe de chant “ELEV’” qui anime des messes dans la Veveyse. Il navigue également entre différents groupes de jeunes qui chantent et animent des messes pour leur venir en aide. “Je dois parfois refuser parce que je ne peux pas tout faire. Ça, c’est difficile pour moi mais il faut être heureux de ce que l’on fait et ne pas se sentir emprisonné.”

Au service de la communauté

“Lorsque tu joues avec d’autres instruments, tu passes de très bons moments mais ce qui est le plus gratifiant, c’est quand les paroissiens viennent te dire que, grâce à la musique, ils ont pu prier. C’est ça l’essence de la musique ! Si Dieu te donne un talent et que tu peux l’utiliser comme cela, c’est super parce que ça te fait du bien, ça fait du bien aux autres et ça rend heureux.”

Avancer ensemble

En s’engageant pour l’Eglise au travers des groupes de jeunes, Samuel se confronte également à un autre aspect de l’Eglise: l’administration. Conscient que de très belles initiatives existent déjà dans l’Eglise, il note tout de même que tout n’est pas rose. “On s’écharpe sur des choses alors que notre mission c’est de transmettre l’Amour de Jésus. Il y a des jeux de pouvoir qui sont vraiment dommage. Ça tire l’Eglise vers le bas. On devrait plutôt avancer ensemble et on aurait les moyens de faire plein de choses. C’est pareil dans la musique. Les chants liturgiques ou le Sacré, c’est magnifique, tout comme les chants qui invitent à danser. Chaque style de musique est bon s’il aide à prier, à se rapprocher de Dieu. Au lieu de se bagarrer sur le choix de la musique à utiliser pour nos messes ou sur l’argent qu’il faudrait dépenser ou non pour un groupe, unissons-nous pour que les gens découvrent l’Amour de Dieu. Ça permettrait que l’Eglise rayonne encore plus.”

 « Mettons notre énergie dans quelque chose d’utile pour la communauté. Soyons missionnaire, aidons les gens dans le besoin. »

A l’exemple de Jésus

Pour permettre de tirer l’Eglise vers le haut, Samuel se base sur l’exemple du Christ lui-même. “Jésus se sacrifie sur la Croix, il va jusqu’à donner sa vie, voilà un message d’Amour parfait. Il suffirait de suivre, ne serait-ce qu’un petit peu, son exemple et nous pourrions soulever des montagnes. C’est dans ces moments que tu vois des groupes dynamiques se créer. Communiquons par l’amour plutôt que par la haine. Il faut espérer, persévérer et témoigner de l’amour de Dieu, c’est la meilleure arme.”

Montée Vers Pâques 2021

Dernièrement, Samuel a participé à “Pâques près de chez toi” proposée par les pastorales Jeunesse de Suisse romande et le Centre Romand des Vocations. Il s’est ainsi rendu à Fribourg pour animer des célébrations typées jeune avec de la guitare, du violon et du piano. L’occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de passer de beaux moments entre jeune “en présentiel”. “Ce n’est pas comparable avec des Montées Vers Pâques où tu es 3-4 jours avec un groupe. Il manque l’aspect communautaire, mais c’était beau et ça valait la peine.”

Propos recueillis par Benjamin Bender pour le CRV