Comment se sentent nos jeunes face au Covid?

Comment se sentent nos jeunes face au Covid?

Ambiance générale morose chez les jeunes! Ils ont moins de motivation à rebondir et à imaginer des actions solidaires que lors de la première vague.

Il faut cependant distinguer les jeunes qui ont une bonne situation familiale et qui peuvent continuer d’aller en cours ou au travail, qui le vivent encore assez bien. Evidemment ils sont frustrés, chamboulés, démotivés, mais arrivent à trouver les ressources ou s’organisent entre eux pour garder le contact.

Cependant les étudiants qui sont toute la journée en visio-conférences (université, hautes écoles, etc.) éprouvent un grand sentiment de lassitude, et certains de solitude. Notamment ceux venant de l’étranger, qui vivent leur première année d’étude et sont seuls ; ils sont dans un isolement très lourd. Ils n’ont pas pu se faire de contacts et toutes les activités sont annulées, il y a donc souvent une souffrance et une démotivation pour les études qu’ils ont choisies.

Par ailleurs, nous sentons grandir une anxiété croissante chez les jeunes.

Cela est probablement dû à tous les flottements qui les empêchent encore plus que d’habitude, de se projeter sereinement dans l’avenir. Cette période pousse notamment certains jeunes à adhérer à différentes théories du complots (documentaire Hold-up / QAnon/ etc.), ce qui est un phénomène inquiétant.

Deux catégories de personnes dans la société se retrouvent chez les jeunes également : ceux qui minimisent l’impact de l’épidémie et qui se sentent invulnérables, ne respectant pas toujours les mesures ou les contestant. Et ceux dont les proches sont touchés ou fragiles de santé, ou dont la famille travaille dans les soins, qui respectent les mesures et tentent de les faire appliquer aux autres. Le climat est parfois tendu, les reproches font partie de nombreuses relations et les dénonciations aussi.

Un autre problème majeur touchant les jeunes adultes est d’ordre financier. Certains cherchent un job d’étudiant, ils avaient l’habitude de travailler dans le domaine de la restauration, maintenant fermé. Il y a donc le problème de continuer à payer leur frais. Je voudrais conclure cette première analyse, en disant, qu’il y a de grands enjeux au niveau du maintien de « la santé mentale » des jeunes (perspectives, motivation, etc.), et également d’avoir la capacité et le désir de rester unis malgré les “avis divergents”.

Besoins des jeunes

Les jeunes ont besoins d’écoute, de s’exprimer, de soutien et surtout de garder ou créer du lien social. Ils ont besoin de pouvoir se projeter sereinement dans le futur. Ils ont besoin d’espaces, de lieux pour pouvoir déposer leurs angoisses et débriefer ensemble cette période de crise.

Certains sont contents de pouvoir garder des rencontres, même par internet (surtout ceux qui sont encore en cours la journée) mais pour d’autres cela devient une corvée. Quelquesuns ont besoins d’échanges avec les animateurs, d’entretiens personnels ou des petites rencontres à 3 ou 4, ou encore de petites activités comme des balades ou des temps de prières et de méditations dans le respect des normes sanitaires.

Projets et idées

Des animateurs proposent des activités par Visio ou par groupe WhatsApp, tel que des enseignements, des partages sur un sujet (en proposant de visionner un film, ou lire le chapitre d’un livre auparavant, etc.) pour garder le lien, se donner des nouvelles et approfondir leur formation. Les animateurs ont informé les jeunes de leurs disponibilités, cela soulage certains d’entre eux.

Mettre en place des projets ou des « fiches » de prévention, pour inviter les jeunes à se faire du bien et prendre soin d’eux. Rester attentifs à leur hygiène de vie (le sommeil, la bonne nourriture, le mouvement, les rythmes, etc.), limiter les informations anxiogènes et trouver des paroles d’espérance, prier, rester en contact et unis ! Demander de l’aide si besoin.

Une attention particulière peut être apportée au vocabulaire : parler de gestes de protection au lieu de gestes barrière, de distance physique au lieu de distance sociale.

Ça change la perspective, on n’est plus du côté menaçant du virus, mais du côté solidaire des gens entre eux.

Un message d’espoir : à l’approche des fêtes de Noël et de nouvel an où les activités conviviales sont annulées, un message d’espoir de la part des animateurs et des aumôniers peut être très efficace et encourageant pour tout le personnel de l’établissement.

Roberto de Col
Basé sur un sondage réalisé par Claudine Binggeli & Lusia Shammas, auprès des animateurs
de PASAJ et des aumôniers AGEP.